Sting - né sous le nom de Gordon Matthew Sumner - a vu le jour le 2 octobre 1951 à Wallsend, une banlieue ouvrière de Newcastle en Angleterre. Son père gagnait sa vie dans une laiterie et sa mère était coiffeuse. Plus jeune, tout ce qui comptait pour Sting était de s'échapper de ce coin de pays. La résidence familiale du chanteur était située entre le chantier naval de la ville et un chemin de fer menant vers le Sud. «Nous vivions dans une enclave de banalité, coincés entre deux moyens de prendre la fuite».

Un jour, Sting a reçu de son oncle une guitare en cadeau en lui demandant d'en prendre bien soin. Il a appris à en jouer seul grâce aux disques des Beatles et des Rolling Stones. À l'âge de 17 ans, il a fait son service militaire. Un an plus tard, il est entré à l'université pour étudier la littérature anglaise. C'est à ce moment que tout a commencé.

Il a fait partie d'une équipe de soccer dans laquelle il portait un chandail rayé jaune et noir. C'est ce même chandail qu'il s'est mis à porter alors qu'il fréquentait un pub de Newcasltle du nom de Wheatsheaf. Un soir, pour rendre service à un ami, Sting a remplacé celui-ci lors d'un mini-concert donné au Wheatsheaf. Il a fait sensation dès sa première apparition.

Il sera alors parachuté dans le groupe «Phoenix Jazzmen». Cette nouvelle recrue n'a pas tardé à se faire surnommer Sting par le trombonne du groupe, ce qui signifie littéralement le «dard» ou, dans le langage courant, «l'abeille». C'est au cours de cette même période que Sting est devenu enseignant dans une école privée pour filles. Cette expérience lui donna assez d'inspiration pour écrire quelques chansons comme «Don't stand so close to me». Toutefois, entre enseigner dans une école privée pour filles et la musique d'un groupe jazz, Sting ne savait plus trop où donner de la tête.

En 1976, Sting rencontra pour la première fois l'un des membres du groupe The Police : Stewart Copeland. Cette année-là, Sting s'est marié avec Frances Tomelty. Ils ont eu un enfant du nom de Joseph. Au mois de Mars 1977, Sting et Copeland ont commencé à jouer ensemble. Pour sa part, Andy Summers est arrivé un peu plus tard. Entre temps, un Corse du nom de Henri Padovani a fait un passage éclair chez The Police. C'est Stewart Copeland qui l'avait présenté à Sting. Sa présence au sein du groupe aura été d'une très courte durée. Plus tard, Padovani avoua à la presse que Copeland, Summers et Sting «formaient tous les trois un truc dont je ne faisais pas partie».

Le 13 janvier 1978, The Police débutait l'enregistrement de son tout premier album intitulé «Outlandos d'Amour». Cet album a marqué l'apparition sur le marché du premier grand succès du groupe, la chanson «Roxanne». L'année suivante, The Police enregistrait un second album ayant pour titre «Reggatta De Blanc». Celui-ci s'est rapidement gagné une place enviable sur le marché du rock propulsant même l'une de ses chansons, «Message in a bottle», au numéro Un mondial du palmarès.

En 1980, le troisième album du trio britannique apparaissait sur le marché. Une fois de plus, The Police inscrivait quelques grands titres tels que «Don't stand so close to me» et «Driven to Tears» dans les archives du rock. «Ghost in the machine», le quatrième et avant dernier album de la formation a vu le jour en 1981. L'album marqua l'apparition des cuivres et des synthétiseurs comme palette d'instruments au sein du groupe.

Puis, le dernier album produit par le groupe est arrivé sur le marché en 1983. Deux ans après «Ghost in the machine», «Synchronicity», l'album le plus vendu et le plus lucratif réalisé par The Police, marquait un retour à l'essentiel, musicalement parlant. Avec des extraits comme, «Wrapped around your finger» et «King of Pain», The Police laissait planer un bel avenir devant lui. Pourtant, le groupe se séparait quelques mois plus tard...

L'envol de la carrière solo de Sting a débuté l'année suivante, soit en 1984, avec l'enregistrement de son tout premier album intitulé «The Dream of the Blue Turtle». À l'inverse de Mick Jagger et de plusieurs autres grandes vedettes, Sting a tout de suite réussi sa percée solo. Du calypso («Consider me Gone») en passant par le jazz («The Dream of the Blue Turtle») et le classique (l'extrait de Prokofiev dans «Russians»), Sting a signé avec ce premier album solo un coup de maître et un succès commercial hors du commun.

En 1986, Sting remportait l'odacieux pari de signer un album double après seulement un album solo. Avec «Bring on the night», Sting a dépoussiéré certains titres plus anciens (de l'époque du groupe The Police), un peu oubliés avec le temps. Il a aussi proposé certaines chansons inédites, avec des enchaînements très intéressants. Un exercice réussi qui a fait l'objet d'un film, moitié concert, moitié biographie, et portant le même nom que l'album double.

Un an plus tard, en 1987 donc, Sting réalisa un arrangement musical haut de gamme avec «...Nothing like the sun». Un peu plus d'une heure de musique réunissant plusieurs grands musiciens. Notons au passage le retour d'Andy Summers ainsi que la présence du vieux maître de jazz Gil Evans. Sting a d'ailleurs participé à l'enregistrement d'un album inédit avec Gil Evans, la même année, lors d'un concert donné le 11 juin 1987. Croyez-le ou non, j'ai vendu cet album de collection!

Une pause de trois ans viendra marquer la carrière de Sting où il fera quelques apparitions publiques avec, entre autres, la tournée d'Amnistie Internationale. À la fin de 1990, il signera un album contreversé par la critique intitulé «The Soul Cages». En fait, cet album constituait pour Sting une forme de thérapie ouverte de son enfance. Malgré la critique, l'album a tout de même remporté sa part de succès grâce à des titres tels que «All this time» et «Mad about you». Tous les fans de Sting n'ont pas nécessairement été déçu.

En 1993, Sting était de retour avec un album très coloré. Avec «Ten Summoners Tales», Sting est venu en quelque sorte confirmer son attachement envers ses propres musiciens, dont le guitariste Dominic Miller. Eric Clapton a pour sa part participé à l'écriture d'une des chansons qui a pour titre «It's probably me». Peu de temps après, en 1994, on a vu l'apparition sur le marché d'une compilation réunissant les meilleurs extraits de la carrière solo de Sting, de 1984 à 1994.

Après une seconde pause de trois ans, Sting est réapparu en 1996 avec un autre album intitulé «Mercury falling». Plus intime, cet album regroupe plusieurs titres intéressants comme par exemple «La belle dame sans regrets», une chanson en français interprétée par nul autre que Sting. Celle-ci se voulait une réaction de l'auteur face aux essais nucléaires français de l'époque.

Après une éternité d'attente, (pour les fans du chanteur en tout cas), Sting revenait en 1999 avec la sortie de son dernier album intitulé «Brand New Day». De l'avis de plusieurs, «A Thousand Years» est le meilleur extrait. L'album constitue un mélange particulier de styles musicaux, tendance amorcée depuis quelques albums.